Le thé au lotus (trà sen en vietnamien) est une des spécialités gastronomiques les plus distinguées de Hanoi, réalisée principalement avec des fleurs cueillies sur le lac de l'Ouest, le plus grand plan d'eau de la capitale. La préparation dutrà sen est tout un art. Et son prix exorbitant de quatre millions de dôngs le kilo en dit long sur sa valeur.
Au bord du lac de l'Ouest, la chaleur étouffante de l'été s'adoucit un peu grâce au parfum des lotus flottant dans l'air. C'est la saison où fleurit cette plante aquatique. Dans chacune des cabanes à toit de chaume qui s'égrènent le long de la rive, des personnes sont rassemblées autour d'une tasse de thé au lotus. Seuls les Hanoiens connaissent la béatitude de goûter ce thé au milieu d'un étang recouvert de lotus en fleurs.
Depuis toujours, les champs de lotus du lac de l'Ouest ont inspiré les poètes. En été, à potron-minet, les berges du grand lac s'animent avec les centaines de personnes faisant de la gymnastique ou d'autres exercices physiques. Le rose des fleurs se mêle harmonieusement au vert tendre des feuilles très grandes qui recouvrent toute la surface de l'eau. Ici et là, de petites barques glissent silencieusement, avec à leur bord une ou deux personnes cueillant délicatement les fleurs à peine épanouies. Dans les cabanes sur pilotis, on s'affaire à détacher les étamines des fleurs fraîches. Appelées "gao sen" (grain de riz du lotus), elles serviront à l'aromatisation du thé.